L’ancienne prison de Petit-Canal entre légende et réalité

6 juillet 2021

L’ancienne prison de Petit-Canal a été construite, selon les éléments historiques, au 19ème siècle, mais son emplacement, tout près des marches des esclaves et l’ambiance particulière qui y règne en font un lieu où dorment les légendes.

Les historiens ont réussi à dater la construction de l’ancienne prison de Petit-Canal au début du 19ème siècle. Selon toute vraisemblance, des esclaves auraient été, en effet, contraints à prendre part au chantier, toutefois, contrairement à la légende, il est très improbable que certains d’entre eux y aient été enfermés. Elle aurait tout simplement servi à l’incarcération de personnes ayant commis des crimes et des délits classiques sanctionnés par la loi. Mais comme il arrive parfois sur les terres chargées d’Histoire, telles que celles de Petit-Canal que la légende l’emporte sur la réalité.

La punition du figuier maudit

Plusieurs contes courent sur cet édifice historique, dont le cœur s’organise en trois pièces en enfilade. Le premier, le plus connu, est que l’on y enfermait les esclaves les plus récalcitrants, les plus difficiles à soumettre sur une plantation. Enfermés si durement qu’ils y auraient même été oubliés. Le deuxième concerne un célèbre occupant d’une des cellules, Hégessipe Légitimus, figure du mouvement politique et syndical de Guadeloupe. Alors qu’il avait été enfermé, les gendarmes venus le chercher n’ont trouvé aucune trace de lui, si ce n’est qu’un nouvel arbre, un figuier maudit avait poussé dans la cour. Enfin le troisième trouve son origine dans la supposée revanche des esclaves mobilisés à la construction de la prison. Afin de punir les maîtres, ils auraient planté des graines de figuier maudit sur le site du chantier afin que les arbres et le temps se chargent de venger leur asservissement.

Une atmosphère troublante

Le figuier maudit, arbre qui prend (en général) appui sur les ruines des bâtiments désaffectés, est, à chaque fois au cœur de ces légendes. Il faut dire que celui dont les racines oppressent les murs de l’ancienne prison est aussi remarquable que majestueux. Il occupe désormais toutes les ruines si bien que le toit de la bâtisse a disparu ainsi que la plupart des barreaux. De plus, alors que l’édifice est relativement récent, il est dans un tel état, qu’on a l’impression que sa construction est bien plus ancienne que le 19ème siècle, sentiment renforcé par sa proximité avec les marches des esclaves.
Ceux qui visitent le site sont donc immédiatement saisis par cette atmosphère figée par le temps. Cette sensation chargée d’histoire forte et douloureuse fait partie du patrimoine du territoire du nord Grande-Terre. Mais cette Histoire célèbre aussi un peuple qui a su protéger son identité, accéder à sa liberté et a fait de l’obtention de ses droits un combat fondamental.

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