La commémoration de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe

23 mai 2022

Le 27 mai est une date clé très importante en Guadeloupe, car il s’agit de la date à laquelle a été officiellement proclamée l’abolition de l’esclavage sur le territoire. C’est l’occasion pour tous les Guadeloupéens de commémorer un passé à la fois douloureux et résistant.

La période de l'esclavage en Guadeloupe

Pendant quatre siècles, 13 à 15 millions d’êtres humains ont été déportés du continent africain pour servir de main-d’œuvre gratuite et servile aux propriétaires terriens installés dans les colonies, notamment sur l’île de la Guadeloupe. 

Après le massacre des premiers habitants des îles caribéennes, il faut aux Européens nouvellement installés, des travailleurs pour faire tourner l’exploitation intensive des plantations de canne à sucre, entre autres. C’est l’époque de la traite négrière. Après l’enlèvement de personnes sur différents territoires africains, on les enchaîne et on les déporte. 

Le voyage en bateau vers les colonies est éprouvant pour les captifs, ils sont enchaînés à fond de cale, immobilisés, entassés les uns sur les autres, blessés et surtout arrachés à leur terre et séparés de leur famille. Dès qu’une occasion de monter sur le ponton se présente, beaucoup préfèrent la noyade au déracinement et à l’enfer qui les attend. 

La vie sur les habitations est inhumaine pour les captifs africains, assimilés à des bêtes de somme, ils subissent les actes de cruauté des esclavagistes européens (sévices corporels, viols, tortures…), évoluent dans des conditions de vie très rudes, ils sont parqués dans des cases aux conditions insalubres ; les accidents de travail sont nombreux et coûtent soit un membre soit la vie. 

Les Africains déplacés et induits en esclavage se rebellent contre ce système atroce, ils fuient les plantations ; mais des milices armées les pourchassent avec des chiens. Ils risquent gros si ces chasseurs d’esclaves les rattrapent. 

Celles et ceux qui réussissent à s’enfuir loin des plantations s’organisent, on les appelle « les marrons ». Les negmarrons continuent de combattre pour leur liberté, en menant des insurrections sur les habitations. 

Plusieurs périodes d’agitation et d’affrontements secouent l’île de la Guadeloupe ainsi que d’autres îles de la Caraïbe, ce qui plonge les esclavagistes dans la terreur.

Le 27 mai 1848, le gouverneur de la Guadeloupe Jean-François Layrle proclame l’abolition de l’esclavage dans l’île, par crainte d’une insurrection générale des esclaves.

On honore aujourd’hui les femmes et les hommes qui ont participé à la résistance contre l’esclavage, comme la Mulâtresse Solitude ou Louis Delgrès, deux héros de la lutte contre le rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe en 1802. Solitude fut arrêtée et exécutée au lendemain de son accouchement, tandis que Delgrès préfèra la mort plutôt que la capitulation, avec trois cents de ses hommes. 

Un lieu chargé de la mémoire de l'esclavage en Guadeloupe

Pour comprendre la société guadeloupéenne, il est important de saisir ce pan de son histoire, le Mémorial ACTe ou « Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage » est justement un espace pédagogique dédié à la mémoire « vivante ». 

Ce musée commémoratif est situé dans la rade du port de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, sur le site de l’ancienne usine sucrière Darboussier.

Le MACTE vaut le détour à la fois pour son architecture audacieuse et pour la manière dont est abordée l’histoire de l’esclavage. L’exposition permanente est axée sur l’histoire des personnes induites en esclavage et de leur résistance, en proposant aux visiteurs de suivre leurs itinéraires à travers un parcours sensoriel.

Comment participer aux festivités de la commémoration de l'abolition de l'esclavage dans le Nord Grande-Terre ?

Pendant ce jour férié du 27 mai, en Guadeloupe chaque commune organise une série d’événements pour honorer les ancêtres africains, reconnaître leurs souffrances et leurs luttes pour la liberté.

Dans le Nord Grande-Terre, la ville de Petit-Canal est visiblement marquée par l’histoire. En vous y arrêtant, vous pourrez découvrir quelques vestiges de la traite négrière comme les Marches des esclaves. 

Ces escaliers de 54 marches étaient le point de passage pour des centaines de milliers d’Africains arrachés à leur terre, ils conduisent à l’esplanade en face de l’église, où les déportés y étaient vendus. Et non loin des marches, il reste les vestiges d’une prison, spectaculairement enchevêtrés par les racines d’un figuier maudit.

Pour participer à la célébration de Petit-Canal cette année, rendez-vous le vendredi 27 mai de 9 heures à 17 heures aux Marches des esclaves. La mairie y organise toute la journée des événements culturels comme une visite historique du bourg, une balade traditionnelle en charrettes et à poney, un village artisanal où des artisans locaux exposeront leur production (bijoux, objets anciens…). Sur place, des points de restauration seront disponibles.  

Si vous souhaitez en connaitre un peu plus sur la culture et le patrimoine de la Guadeloupe, n’hésitez pas, contacter l’Office du Tourisme du Nord Grande-Terre

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