Le nord, la terre où coule le sucre
Le nord Grande-Terre est l’un des bassins canniers principaux de la Guadeloupe. La canne qui y est récoltée est dédiée principalement à la production du sucre. Le mois de février sonne, en général, le début de la récolte même si le départ des camions est souvent conditionné à des négociations entre les planteurs, les opérateurs de coupes et l’usine.
La canne fait partie de l’identité agricole de la Guadeloupe. Comme de nombreuses autres îles de la Caraïbe, c’est sur cette grande plante sucrée que s’appuie l’essor économique de l’archipel. De nos jours, en dépit de la diversification des parcelles agricoles, la culture de la canne à sucre continue de représenter plus de la moitié des surfaces disponibles. Cette culture a deux capitales, le nord Grande-Terre et l’île de Marie-Galante, qui sont aussi les deux derniers territoires à posséder une usine encore en état de marche, notamment l’usine Gardel pour le Moule.
5 mois de récolte
La récolte de la canne à sucre est, en général, fixée entre les mois de février et juin. Il est bien loin le temps où cette récolte se faisait à la force des bras et où le transport s’effectuait par charrette à bœufs, à l’exception de Marie-Galante où la coupe manuelle reste encore largement répandue. Désormais, la récolte obéit à des règles très précises. Au moment de la récolte, si la canne de la parcelle est prête à être récoltée, le planteur se met en relation avec un opérateur de coupe. La canne récoltée doit alors être transportée vers l’usine. Là-bas, la richesse en saccharose de la canne est mesurée afin d’assurer le paiement de l’agriculteur ainsi que des prestataires qui sont intervenus lors de la récolte.
Dès lors, les grandes chaudières se mettent en route pour le début de la transformation du sucre. Sur les plus de 400 000 tonnes de canne à sucre du territoire, la majeure partie est transformée en sucre, l’autre est répartie dans les distilleries du territoire. La mélasse, qui est extraite du processus de transformation, intervient elle aussi dans la fabrication du rhum.
Des produits d’excellence
Bien que la production et la richesse de la canne à sucre dépendent énormément des conditions climatiques, et bien que ce ne soit pas sa terre d’origine, la canne semble adorer pousser en Guadeloupe. Autant dans la culture que dans la transformation, le territoire possède un vrai savoir-faire mûri durant des siècles d’histoire. Il en résulte des produits d’excellence, autant en rhum qu’en sucre, plusieurs fois récompensés sur le plan national, voire même international. La qualité de ces produits explique, en partie, pourquoi le secteur se bat férocement pour sa survie, et cela, en dépit d’un environnement régional extrêmement compétitif et des protections publiques qui permettent de garantir les prix.
À la fin de la récolte, l’ensemble des titans et des acteurs de la récolte se réunissent et constituent un grand défilé qui rallie l’axe symbolique de la récolte entre Sainte-Rose et le Moule. Illuminés, décorés, ils offrent aux Guadeloupéen un spectacle itinérant qui se prolonge jusqu’à très tôt le matin suivant.
